dimanche 7 mars 2010
Remerciements...
A mes équipiers, grâce à qui nous avons fait un super boulot dans une excellente ambiance,
A Heliette pour ces magnifiques photos en noir & blanc,
A ''mes filles'' du checking et à tous nos workers, à leur courage et leur volonté sans lesquels nous n'aurions rien pu faire.
A la population de Léogane, qui nous a accueillis dans leur misère avec bienveillance et dignité.
A eux aussi, et à tous les autres...
La vie d'une équipe ERU relief: la logistique
dimanche 28 février 2010
samedi 27 février 2010
La vie d'une équipe ERU relief: la distrib
... 7h30, j’attends les chauffeurs de camions qui nous ont confié leur chargement la veille et qui sont rentrés chez eux à PaP. Pas facile de les avoir à l’heure, mais après les avoir sermonés plusieurs fois, les derniers recalcitrant ont reglé leur montre !
Nous organisons le convoi en fonction des contenus afin que les beneficiaires recoivent le plus lourd à la fin, mais c’est pas toujours évident.
Sur le chemin, il arrive toujours une galère : un essieu qui lache, un camion qui s’ensable, qui reste coincé dans un passage délicat, ou qui manque de se renverser et d’écraser 4 personnes. Alors faut remorquer, desensabler, aplanir le terrain, prier pour qu’enfin on arrive.
Reste ensuite à reussir à expliquer aux chauffeurs comment nous voulons qu’ils se garent et qu’ils n’en fassent pas qu’à leur tete. Qu’ils arrivent à franchir le portail s’il y a, sans défoncer les montants … (cette fois là ca a pris presque une heure, une grille arrachée et un montant défoncé... alors on attend, parfois dépités...)
bref, normalement vers 8h30, si c’est pas 9h, on est prêt à commencer.
Avec ‘’mes filles’’ on check le registre en fonction des numéros, on depiste les faux tickets, on vient au secours des mamies qui se sont fait voler le leur, on refoule les resquilleurs… bref, on fait genre ‘’si t’as des baskets tu rentres pas !’’ en tout cas si ‘’t’as pas le bon ticket, pas kamper là ! Retourne à kay you !
Après ce check point implacable, la file se reforme aux culs des camions
ou les attendent nos workers qui donnent 2 baches, 2 couvertures, un kit hygiene, un kitchen set,
et selon les jours un seau, une corde, 2 jerrycans, 2 tapis de sol… c’est jamais très pratique à transporter, ca doit faire dans les 10-12 kg…
Mais il y a toujours un moyen de s'organiser pour tout porter.
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Généralement ca se passe bien. On est très rarement détendus car il faut etre tres vigilants à ceux qui enjambent les barrières, ceux qui essaient de dépouiller les petites vieilles à la sortie, ou aux mouvements de foule qui deviennent parfois incontrolables.
Mais dans les parages il y a toujours la Minusta des UN qui guete.. au cas ou !
jeudi 25 février 2010
La vie d’une équipe ERU relief : le ticketing
Les 8 volontaires se divisent le secteur et le parcourent en binome. Selon les critères définis, ils distribuent les tickets à ceux qui y ont droit : les familles avec enfants, les personnes agées ou handicapées. Autant dire que c’est parfois assez chaud, surtout quand les gens commencent à tricher, ou a comprendre qu’il n’y en aura pas assez pour tout le monde justement à cause des tricheurs. La triche, c’est avant tout une manière de relancer le commerce. Un ticket se vend 1500 gourdes alors que, à titre d'exemple, nos workers sont payés 250 gourdes la journée.
Du coup, certains vont meme jusqu’à attendre la sortie de l’équipe du camp de base, pour les suivre en moto et découvrir le lieu de distribution secret jusqu’à la derniere minute. Ensuite ceux-la ou d’autres se trouvent un petit coin au milieu du site et se construisent à la hate, sous nos yeux parfois, un abri avec 4 branches et 3 feuilles de bananier, soutenant que oui, oui ils habitent cette kay!!!!! Ou bien certains osent dire que si, si ils habitent là à 3 ou 4 familles alors que l’espace fait moins de 5m2.
Il y a meme une fois, un papi à moitié infirme qui s’est fait accompagner d’un membre du comité pour justifier sa demande de ticket bien qu’il vive seul. Notre délégué n’a pas pu dire non, mais, méfiant, a vite fait le tour du camp pour revenir par une autre allée surprendre le papi qui dansait la gigue tout content brandissant son coupon. Bien sur notre délégué lui a rerpis son ticket mais pour un attrapé, combien ont reussi à gruger ; car malgré tout, ces tickets donnés en plusieurs exemplaires à une meme famille ou à ceux qui ne le méritaient pas, finissent par manquer à ceux qui en ont réellement besoin… Mais comment distinguer le vrai du faux ?
Marquage des abris déjà enregistré, au spray.
mercredi 24 février 2010
Etat d'urgence.
Mercredi 17 fevrier :
La pluie a demarré vers 19h. L’orage tropical, on le sent venir, le vent se leve, et puis ca tombe à grosses gouttes, la terre trop seche ne peut absorber telle quantite d’eau qui tombe d’un coup, les arbres en perdent meme leur mangues, tous aux abris… oui mais il y en a encore beaucoup trop qui n’ont pas d’abris et dès l’orage passé, on a entendu les gens chanter dans la rue. Surement pour se donner du courage pour affronter cette nuit qui se preparait à etre blanche. Comme la veille un de nos camions avait défoncé la grille d’entrée du camp, il n’y avait qu’un filet orange pour faire office de portail. Du coup, tout le monde passant devant pouvait voir notre stock, et nos colocataires espagnols ont eu un peu peur et on voulu qu’on renforce la securite du camp.
Hier lundi 22, nous avons du fuir le site de distribution car la population se montrait trop poussive, et que le comite de gestion du camp ne gerait plus rien. Apres avoir constate plusieurs passage en force de resquilleurs par-dessus nos cordes et filets de securite, le bruit que certains etaient armes a fait monte la pression. Quand on sait que les prisons, comme tout le reste, ont été reduites en pancake, et que du coup environ 150 classés dangereux se promenent dans les champs de canne des environs, on comprend mieux pourquoi notre staff local a vite commence à paniquer.
Il reste quand meme que les ‘’Blancs’’ comme on nous appelle, ne craignons pas grand-chose, car la population sait qu’elle n’a pas vraiment le choix, que ce soit a court ou long terme, il faut qu’elle nous menage : comment pourrait elle vivre sans l’aide humanitaire ?
Nous avons joué entre grosse voix et raisonnement ‘’c’est pas la peine de pousser, vous avez trois minutes pour refaire les lignes, une file hommes, une file femmes, sinon de toute facon on ferme les camions et vous n’aurez rien’’. Cela nous a laisse le temps de remettre baches, couvertures, kit hygiene, kitchen set, autres items et volontaires a l’abris dans les camions, de monter calmement dans les 4x4 et de rentrer. Pas de bol, le site est à quelques minutes du camp. La foule nous a suivi et s’est massée devant notre impressionnant filet orange, réclamant les items pour lesquels ils avaient déjà fait plusieurs heures de queue. Après encore un mix entre grosse voix et raisonnement, ajoutés à la quelques soldats canadiens appelés en renfort, le calme est vite revenu.
Alors que nous étions plutôt contents de l’issue de cette crise, nos espagnols ont vu leur niveau d’angoisse monter de plusieurs crans. Il a fallu monter une cellule de crise pour décider après accusation (‘’mais oui, mea culpa, c’est notre faute’’) comment securiser davantage notre espace vie. Hier soir c’était veillée remontage de portail à la lampe torche et ce matin opération fils barbelés. On en est meme reduit à dormir la lumière allumée avec le ronron des groupes électrogènes qui fonctionnent maintenant en H24!
Remontage du portaillundi 22 février 2010
La terre bouge...
Cette nuit la terre a encore tremble, pas fort, mais un peu plus que d’habitude quand meme, juste assez pour secouer le lit de camp et reveiller tout le monde. Les repliques sont assez frequentes mais assez legeres, des vibrations comme celles du metro parisien.
Dimanche 21 fevrier :
4h32, cette nuit la terre a tremble bien plus fort et plus longtemps que les fois precedentes, nous surprenant encore en plein sommeil. Cette fois, precedé par un bruit sourd, la sensation du sol qui bouge est vraiment particuliere, le lit semble flotter, mis en mouvement par des vibrations souterraines, desequilibre qui perturbe l’ordre des choses. Et la sensation reste un moment apres, le cerveau sachant pas bien comment analyser ces mouvements et pertes de stabilite.
Quelques vues de Leogane