mercredi 24 février 2010

Etat d'urgence.

Mercredi 17 fevrier :


La pluie a demarré vers 19h. L’orage tropical, on le sent venir, le vent se leve, et puis ca tombe à grosses gouttes, la terre trop seche ne peut absorber telle quantite d’eau qui tombe d’un coup, les arbres en perdent meme leur mangues, tous aux abris… oui mais il y en a encore beaucoup trop qui n’ont pas d’abris et dès l’orage passé, on a entendu les gens chanter dans la rue. Surement pour se donner du courage pour affronter cette nuit qui se preparait à etre blanche. Comme la veille un de nos camions avait défoncé la grille d’entrée du camp, il n’y avait qu’un filet orange pour faire office de portail. Du coup, tout le monde passant devant pouvait voir notre stock, et nos colocataires espagnols ont eu un peu peur et on voulu qu’on renforce la securite du camp.





la vie des camps



Hier lundi 22, nous avons du fuir le site de distribution car la population se montrait trop poussive, et que le comite de gestion du camp ne gerait plus rien. Apres avoir constate plusieurs passage en force de resquilleurs par-dessus nos cordes et filets de securite, le bruit que certains etaient armes a fait monte la pression. Quand on sait que les prisons, comme tout le reste, ont été reduites en pancake, et que du coup environ 150 classés dangereux se promenent dans les champs de canne des environs, on comprend mieux pourquoi notre staff local a vite commence à paniquer.


Il reste quand meme que les ‘’Blancs’’ comme on nous appelle, ne craignons pas grand-chose, car la population sait qu’elle n’a pas vraiment le choix, que ce soit a court ou long terme, il faut qu’elle nous menage : comment pourrait elle vivre sans l’aide humanitaire ?


Nous avons joué entre grosse voix et raisonnement ‘’c’est pas la peine de pousser, vous avez trois minutes pour refaire les lignes, une file hommes, une file femmes, sinon de toute facon on ferme les camions et vous n’aurez rien’’. Cela nous a laisse le temps de remettre baches, couvertures, kit hygiene, kitchen set, autres items et volontaires a l’abris dans les camions, de monter calmement dans les 4x4 et de rentrer. Pas de bol, le site est à quelques minutes du camp. La foule nous a suivi et s’est massée devant notre impressionnant filet orange, réclamant les items pour lesquels ils avaient déjà fait plusieurs heures de queue. Après encore un mix entre grosse voix et raisonnement, ajoutés à la quelques soldats canadiens appelés en renfort, le calme est vite revenu.


Alors que nous étions plutôt contents de l’issue de cette crise, nos espagnols ont vu leur niveau d’angoisse monter de plusieurs crans. Il a fallu monter une cellule de crise pour décider après accusation (‘’mais oui, mea culpa, c’est notre faute’’) comment securiser davantage notre espace vie. Hier soir c’était veillée remontage de portail à la lampe torche et ce matin opération fils barbelés. On en est meme reduit à dormir la lumière allumée avec le ronron des groupes électrogènes qui fonctionnent maintenant en H24!

Remontage du portail

exemple de maison pancake

2 commentaires:

  1. ça c'est le jour ou Eric est parti non? Il y avait qui en distrib ce jour-là? Héliette, toi, Tom et Richard?

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  2. Oui c'etait le premier jour de Richard et Heliette; c'était la distrib de Cassagne et Ecole des frères sur le site des combats de coqs.

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